Chercheurs et présidents de grand groupes coopératifs de secteurs différents ont pu échanger des regards critiques sur un modèle en plein questionnements. En particulier l’attractivité du modèle et les choix stratégiques pour l’avenir restent au cœur des interrogations.

Si les coopératives et les mutuelles s’accordent en général autour d’un modèle d’organisations « responsable » la question de savoir envers qui elles sont responsables reste ouverte. Ainsi, certains pencheront pour une responsabilité envers les adhérents de la coopératives (par exemple les clients d’une banque ou d’une mutuelle, les producteurs dans une coopérative agricole) qui induit de proposer des offres adaptées pour ces derniers en termes de qualité et de tarifs. D’autres retiennent plutôt un modèle de responsabilité étendue à l’ensemble de la société dans laquelle l’entreprise évolue avec une vision plus déconnectée du membre qui répond aux problématiques sociétales actuelles comme la lutte contre le réchauffement climatique ou la pauvreté.

Si ces deux conceptions sont tout à fait compatibles si les membres sont représentatifs de la société dans son ensemble, une tension apparait dès que les membres se tournent vers la coopérative ou la mutuelle parce qu’ils appartiennent à une communauté particulière, ou un secteur d’activité particulier, dont les intérêts peuvent diverger de ceux de la société dans son ensemble. L’enjeu sera donc bien de faire des choix stratégiques clairs permettant à ces entreprises de bénéficier au mieux de leur gouvernance particulière et ainsi d’en faire bénéficier leurs membres et la société au sens large.

► Assises de la coopération et du mutualisme